Bien-sûr de nombreux problèmes traversent les systèmes éducatifs de tous les pays. Bien-sûr, il a fallu et faut encore identifier les sources des inégalités, échecs, dysfonctionnements, immobilismes. Mais les identifier seulement, ne permet en rien de les résorber. Pourtant, dans tous les pays, dans tous les systèmes aussi imparfaits qu’ils soient, il existent des expérimentations dont on peut apprendre aussi bien par la méthodologie de la recherche classique que par l’élaboration des savoirs de pratiques et de partages.
Plus que jamais, il est nécessaire de s’inscrire dans une voie qui cherche à bâtir et construire en apprenant de ce qui ne va pas bien pour améliorer un système complexe ou chaque action sur un point a potentiellement de l’influence sur un autre. Le 8e Colloque international du RIFEFF vous propose huit thématiques.
Le mouvement de généralisation des moyens numériques dans les systèmes éducatifs dans tous les pays s’est accéléré. Au delà des expériences de déploiement de masse parfois décevantes, de nombreuses approches montrent leurs effets moteurs dans le renouveau de pratiques pédagogiques. Le colloque cherche à capitaliser et médiatiser les opérations qui, en ayant identifiées les points difficile, ont su les dépasser et proposer des expérimentations et des développements qui installent durablement des renouveaux.
Les bouleversements des modes de formation des enseignants n’ont épargné et n’épargnent aucun pays. Des lourds programmes de formation pour des enseignants en place, au nouveau cursus des futurs enseignants, les basculements de système et de modèles se sont faits parfois dans les difficultés inhérentes à l’évolution de systèmes par définition conservateur car devant assurer la stabilité sur le long terme. Cependant, cette décennie de changements et d’ouvertures, bien que n’étant pas exempte de défis, a permis de belles avancées qui méritent d’être mises en valeur pour identifier et étudier les leviers nécessaires à faire réussir les changements de modèles.
Tous les pays sont confrontés aux problèmes des élèves et étudiants qui ne parviennent pas à trouver leurs places dans le système éducatif classique. C’est un vrai enjeu mondial d’accès à l’éducation. De plus en plus d’approches cherchent à concilier les contraintes des terrains et les fonctionnements plus formels des systèmes éducatifs. Comment passer d’opérations expérimentales, à la préfiguration de propositions plus ambitieuses.
L’ingénierie pédagogique en rupture de modèle comme le dispositif de formation des maîtres IFADEM, la généralisation dans quasiment tous les pays de référentiels de compétences aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants, obligent à repenser l’acte d’enseignement et ses organisations. S’il est normal que les modèles précédents soient toujours actifs en parallèle, l’innovation permet, à défaut de basculer, de faire bouger les lignes. Ce sont sur ces potentiels de développement qu’il est intéressant d’identifier les nouvelles marges manoeuvres possibles.
La culture est elle le socle à partir duquel chaque élève, chaque enseignant noue une relation privilégiée dans le but de transmettre et acquérir des savoirs ? C’est à dire que les programmes ne sont plus conçus comme des instruments pour savoir faire, mais des éléments constitutifs de la culture de nos sociétés. L’apprentissage des langues nationales et étrangères, l’apprentissage des Mathématiques, l’apprentissage de ce que les systèmes éducatifs ont cloisonnés dans des disciplines, constitue l’épaisseur commune des humains au service d’une société qui cherche à équilibrer ses tensions et la répartition de ses richesses.
L’espace scolaire impacte le bien-être, le confort et par là, les performances des élèves. Celui-ci cependant évolue peu. Il est conçu pour optimiser l’occupation de l’espace physique et tenir le public. Dans l’histoire, de nombreuses tentatives ont cherché à instrumentaliser l’espace scolaire comme une ressource pédagogique. Concevoir l’espace pour rénover la pédagogie, prendre en charge les évolutions liées aux développements durables, pour faire émerger des conditions positives à l’éclosion de talents dans les édulab et fablabs, ce sont les nouvelles frontières de réinvention des systèmes éducatifs.
A partir des constats maintenant très largement partagés de la nécessaire prise en compte des perspectives liées au développement durable dans le processus d’éducation, les questions se posent sur la réalité de ce que cela peut et doit recouvrir. Le développement durable ne peut devenir une encore nouvelle discipline qui cloisonne et se fige pour justifier l’apparition de nouveaux spécialistes. Le développement durable ne peut plus se présenter sous forme de discours. Comment le développement durable devient un instrument concret d’éducation.
Aucun pays ne peut aujourd’hui prétendre ne pas être traversé par des tensions qui peuvent aller jusqu’à des situations de conflits. L’école est bien sur un lieu qui doit être préservé de ces tensions. Mais est ce le cas? Peu de travaux se préoccupent de ces questions. Comment l’école comme lieu de société qui génère des situations conflictuelles et comme lieu d’éducation qui doit les prévenir en lien avec les projets idéologiques des pays, agit-elle sur ce terrain.